Nous vivons à Granada (très jolie ville), dans une maison avec douze autres volontaires qui viennent d'un peu partout dans le monde.
L'école a commencé pour nous le mardi 9 février, et ce n'est pas le boulot qui manque.
Les enfants dont nous nous occupons sont d'une pauvreté extrême : ils vivent pour la plupart avec toute leur famille dans des cabanes faites de bois et de tôle (qui font parfois à peine la taille d'une chambre chez nous). Ils sont normalement obligés d'aller à l'école. Mais malgré les efforts faits par le gouvernement pour alphabétiser les populations les plus pauvres, de nombreuses familles préfèrent que leurs enfants travaillent et leur ramènent de l'argent.
L'école dans laquelle je suis est une école publique, gérée par l'Etat. L'association pour laquelle je travaille envoie simplement des volontaires afin que ceux-ci aident les enfants qui ont le plus de difficultés.
Chaque matinée, je m'occupe de 6 enfants environ (les mêmes chaque jour) : je leur donne une demi heure de cours particuliers d'espagnol ou de mathématiques. Le mardi, le mercredi et le vendredi après-midi, nous allons dans la communauté. Des parents nous accueillent dans leur maison, où un petit groupe d'enfants vient lire. Et tous les lundis après-midi, nous emmenons quelques enfants chez le dentiste (aux frais de l'association). Ce moment n'est pas très drôle : tous les enfants ont peur d'y aller car dès qu'il ont un souci sur une dent de lait, le dentiste ne soigne pas. Il trouve ca plus simple d'arracher !!
C'est vraiment dur de donner ces cours, car la plupart des élèves dont je m'occupe ne savent ni compter jusqu'à 5, ni ecrire la lettre A (et encore moins toutes les autres), confondent les lettres et les numéros... !! Certains refusent même catégoriquement de travailler et l'expression "no puedo" est récurrente. ILs sont tellement persuadés que c'est impossible pour eux de réussir à l'école qu'ils ne voient pas pas l'intérêt d'essayer.
Il me semble donc qu'avant toute autre chose, il faut leur redonner confiance en eux.
Et le tout en espagnol...
Je pense avoir résumé à peu près la situation. N'hésitez pas à me poser plus de questions.
Je vous laisse avec quelques photos de l'école et des enfants.
Karla Yuvania, 6 ans, Primer Grado.
Deyris Alejandra, 6 ans, Primer Grado.
Kristel, 8 ans, Primer Grado.
Bianca Vanessa, 5ans, et Diana Elibeth, ans. Pre-escolar.
Diana Elibeth
Exequiel, 5 ans, Pre-escolar.
Marcos Antonio, 3 ans, Pre-escolar.
Système plutôt ingénieux pour faire des formes géométriques
La cloche...
Les parents des élèves viennent vendre des goûters pendant la récréation.
Eleazer Jose, 6 ans, et Wendy Daniela, 6 ans. Primer Grado.
" Elle est où ma maison ? Et la tienne ? "
Cristian Jesus, 10 ans, Pre-escolar.
Naydelin Janesti, 6 ans, y Vilma Rosa, 8 ans. Segundo Grado.
Jessica Maria, 8 ans, Tercer Grado.
Eleazer Jose.
Pour ceux que ca intéresse, voici le lien du site internet de l'association :
Bravo pour les photos des enfants. Ils sont magnifiques. Ces beaux sourires!!! Ces yeux pétillants!!!
RépondreSupprimerMais je comprends les difficultés de faire l'école dans ces conditions.
Est-ce que des documents pour petites classes te rendraient service?
Quel âge ont ceux dont tu t'occupes?
Quels sont leurs prénoms?
Je les embrasse tous, et toi aussi.
Ici nos collégiens sont en vacances, les commentaires reprendront la semaine prochaine!
Bon courage, bonne continuation
Erreur réparée, les prénoms des enfants sont désormais indiqués sous les photos... Il manque cependant ceux des deux petites filles qui se regardent : je ne suis pas sûre de moi les concernant, je préfère donc attendre et ne pas écorcher leur prénom.
RépondreSupprimerJe m'occupe des enfants du Primer Grado, qui ont 6 ans pour la plupart.
Au sujet des documents, merci beaucoup. Mais je pense que ca devrait aller. Je fouille dans les vieux bouquins poussiereux de l'école et fais appel à ma mémoire d'élève de CP ! Les enfants ne sachant ni reproduire ni reconnaître un A et un 1, je n'ai pas recours à de nombreux documents. J'essaye de rendre l'apprentissage amusant avec des dessins qui leur permettent d'apprendre à reconnaître les couleurs et à compter. Et je pense que ce sera un bon début quand ils feront la différence entre le ciel bleu et le soleil jaune...
Toujours est-il que malgré toutes ces difficultés, ils ont une joie de vivre qui réchauffe le coeur et qui fait que je ne regrette absolument pas d´être là. Pour eux mais aussi pour moi.
Je vous embrasse aussi, et BONNES VACANCES !!
coucou Alex,
RépondreSupprimertu es peut-être étonnée d'avoir peu de nouvelles de mes élèves mais les conditions matérielles en informatique sont très difficiles de plus, la neige, des réunions, ont plusieurs fois empêché que le club se réunisse. Désolée, normalement demain on essaie de se réunir. Bises Eliane
Les élèves ont l'air heureux malgré leurs difficultés.
RépondreSupprimerHeureux je ne sais pas, mais ils ont une joie de vivre incroyable...
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